Eclipse Tahiti » Légende http://www.tahiti-eclipse.com Eclipse Solaire à Tahiti en Polynésie française, 11 juillet 2010 Fri, 09 Jul 2010 01:44:59 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 en hourly 1 Comment attraper le soleil? http://www.tahiti-eclipse.com/fr/2010/05/comment-attraper-le-soleil/ http://www.tahiti-eclipse.com/fr/2010/05/comment-attraper-le-soleil/#comments Wed, 12 May 2010 00:48:28 +0000 Vaiana http://www.tahiti-eclipse.com/fr/?p=208 Māui est un personnage clé de la cosmogonie et des légendes polynésiennes où il apparaît parfois comme un demi-dieu, un prophète ou un ancêtre. On trouve le récit de ses exploits dans la plupart des îles du triangle polynésien: en Nouvelle-Zélande, à Hawaï, à Tahiti, Mangareva, aux îles Samoa et aux Tonga.

A Tahiti, la légende raconte que Maui attrapa le soleil et le força à ralentir sa course afin que les hommes et les femmes puissent se nourrir correctement et achever leurs divers ouvrages.

A la création du monde, le soleil pensa avoir reçu la mauvaise part : il était le seul à travailler.
Regardant la terre à ses pieds, il enviait ses habitants de pouvoir flâner, dormir… Et comme il était paresseux, il décida de faire comme eux!

« Après tout », se disait-il, « je suis un dieu ».
« Les hommes attendent ma venue et me rendent des hommages, je peux donc faire ce qu’il me plaît ! »

Aussi, désormais, se leva-t-il très tard, et quelques instants à peine lui suffisaient pour traverser le ciel et se coucher derrière Moorea, pour une longue, très longue nuit. Et la terre en souffrait cruellement.
Il n’y avait pas assez de chaleur pour chauffer les fours de pierres et pas assez de lumière pour préparer les repas.

Maui, je jeune guerrier, voyait les lèvres de sa fiancée qui s’enflammaient à force de manger cru. Quand la tristesse se fut changée en colère, il décida de vaincre le soleil . Il partit à la recherche des plus grosses lianes, des plus longues algues, des plus solides écorces. Et quand il en eut fait un immense tas, haut comme cinq hommes, il se mit à tresser un extraordinaire filet de lianes, d’algues et d’écorces. Le jour, il travaillait à la lumière rapide du soleil, la nuit, il travaillait à la lueur des étoiles.

Il avait pris comme pièce maîtresse un long cheveu de sa fiancée et, tandis que le soleil, tout endormi et trop pressé, se hâtait de passer dans le ciel, le filet s’agrandissait peu à peu .

Enfin, le piège fut terminé. Alors, profitant de la nuit, Maui jeta le filet sur son épaule et alla jusqu »au récif, au bord du grand trou par lequel le soleil sort de la mer. Puis il attendit.

Maui attrapant le soleil- Illustration : Bobby Holcomb

Maui attrapant le soleil- Illustration : Bobby Holcomb

Après une longue, très longue veille, il vit une lueur qui naissait du trou. Cette lueur grandissait et colorait les vagues et les nuages; elle se faisait de plus en plus forte, de plus en plus intense. Les oiseaux se mirent à chanter, et Maui sut que cette lueur était le soleil.
Quand les premiers rayons se furent engagés dans l’orifice, Maui jeta son filet, son immense filet qui recouvrit tout le trou, enfermant le soleil. Quand le soleil se vit prisonnier, il se débattit avec fureur, mais le filet tint bon. Vingt fois il tenta de sauter dans le ciel. Vingt fois, il fut repoussé. vingt fois il tenta de redescendre sous la terre. Vingt fois, il fut retenu.

Alors, le soleil commença à chauffer, de chauffer si fort que la mer se mit à bouillonner et la terre à se craqueler, si fort que, un à un , tous les liens du filet brûlèrent. Algues, lianes, écorces…, rien ne résista aux flammes immenses. Rien, sauf le cheveu de la jolie fiancée de Maui. le soleil eut beau sauter, il eut beau chauffer, enfler, il était saisi par le cou et il étouffait peu à peu.Il perdait peu à peu de son éclat et enfin s’arrêta, épuisé, vaincu.

Alors Maui s’approcha:

- C’est moi, Maui, qui ai attrapé le soleil.

Et le soleil se fit suppliant:

- Délivre-moi, Maui, j’étouffe.

- NON ! je ne te délivrerai pas. Tu resteras éternellement attaché pour le mal que tu as fait à ma fiancée et à mon peuple. Leurs lèvres sont brûlées par les sèves crues et leurs yeux sont emplis de nuit. Tu resteras prisonnier !

- Maui, si tu ne me délivres pas , je vais mourir et si je meurs, ni toi, ni les tiens ne pourrez plus jamais vivre ! Délivre-moi!

- Promets-moi d’abord que notre poisson et nos légumes seront cuits avant la nuit !
- Je te le promets !
Et Maui délivra le soleil et le soleil bondit dans le ciel.

C’est depuis ce jour que le soleil se lève si tôt et se couche si tard. Il est si long dans sa course, que l’on a le temps de préparer le poisson, les légumes et les fruits et de se gaver de nourriture trois fois par jour avant la nuit.

C’est depuis ce jour que le soleil se lève si tôt et se couche si tard. Et parfois, quand on regarde le soleil se coucher, on aperçoit, très vite, comme un mince filet vert : c’est le cheveu de la fiancée de Maui qui a été suspendu là afin que le soleil n’oublie jamais sa promesse…

Source: HENRY Teuira – Tahiti aux temps anciens – Société des Océanistes – Tahiti Heritage

En savoir plus.

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Les éclipses dans les traditions des anciens Polynésiens http://www.tahiti-eclipse.com/fr/2010/04/les-eclipses-dans-les-traditions-des-anciens-polynesiens/ http://www.tahiti-eclipse.com/fr/2010/04/les-eclipses-dans-les-traditions-des-anciens-polynesiens/#comments Wed, 07 Apr 2010 02:24:25 +0000 Vaiana http://www.tahiti-eclipse.com/fr/?p=44 D’après Teuira Henry, et son ouvrage de référence Tahiti aux temps anciens, une éclipse du soleil ou de la lune était attribuée à la colère du dieu Ra’a-mau-riri qui avait aurait alors avalé l’astre.

« Une éclipse de soleil ou de lune était attribuée à la colère du dieu Raa mau riri (trad. de T.H. : Sainteté qui tient la colère), qui avalait l’astre. Lorsque ce phénomène avait lieu les prêtres et la population terrifiés se précipitaient au marae avec des prières et des offrandes et imploraient le dieu de bien vouloir rejeter l’astre. Une comète était un dieu indiquant guerre et maladie.  Un météore était un méchant esprit qui rôdait»(Teuira Henry, Tahiti aux temps anciens, Paris, pub ; S.O. N°1, 1993, p.234).

Dans son journal, James Morrison, note les observations suivantes :

« Les gens croyaient que le soleil et la lune étaient le père et la mère de toutes les étoiles et que, lorsqu’il y avait une éclipse, les luminaires étaient en train de s’unir ». Journal de James Morrison, second maître à bord de la « Bounty », Papeetē, Société des Etudes Océaniennes, 1989:

Selon William Ellis,

« Une éclipse de lune les plongeait dans la consternation. Ils s’imaginaient que la planète était (pincée, comprimée), ou sous l’influence du charme de quelque mauvais esprit qui la détruisait. C’est pourquoi ils se rendaient au temple et offraient des prières pour la libération de la lune. Quelques-uns s’imaginaient que, lors d’une éclipse, le soleil et la lune étaient avalés par un dieu offensé par leur négligence. D’abondantes offrandes incitaient le dieu à réduire son courroux et à rejeter de son estomac les astres du jour et de la nuit ». A la recherche de la Polynésie d’autrefois, vol. I; Paris, éd. de la Société des Océanistes n° 25, 1972:

Pour Louis Cruchet, Pt de l’association d’ethnoastronomie C.I.E.L., le phénomène de l’occultation solaire ou lunaire ne semble pas, avoir été une des raisons majeure de l’observation du ciel, chez les Polynésiens d’autrefois.

« Etait-ce parce que peu d’entre elles ont été visibles sur la bande du Pacifique sud lors des relations décrites par les premiers Européens, ou parce que les Polynésiens n’y attachaient réellement qu’une importance mineure ? L’historique des occultations célestes suffirait à démontrer, sur une échelle plus vaste que celle des premiers contacts, l’ampleur des possibilités d’observation du phénomène.

[…] A l’île de Pâques, le dieu maléfique des éclipses, Katiki (qui était supposé résider dans le cratère à la Pointe de Poike), et, d’une façon générale, l’observation et la crainte des éclipses ont pu être déterminants, dans le cycle annuel des festivités et, partant, du calendrier. En effet, selon la carte des éclipses établie par Oppolzer (1887), où l’île de Pâques était concernée, l’astronome William Liller propose un tableau des éclipses solaires dans la sphère pascuane entre 762 et 837 de notre ère. Liller précise que la dernière éclipse du groupe, en 772, a dû être particulièrement déroutante : « sa phase la plus profonde, peut-être annulaire, s’est produite juste au moment du coucher. Il est tout à fait probable que beaucoup d’habitants de l’île aient pu craindre que le soleil ne réapparaisse pas le lendemain » (LILLER William, 1990, « Evénements célestes à l’île de Pâques, entre 760 et 837 de notre ère » in KADATH N° 73, Bruxelles, Prim’édit, pp.12-16, p.13). Ainsi, il faut savoir qu’entre 762 et 782, ils y a eu 5 éclipses solaires visibles au-dessus de l’île de Pâques. L’histoire nous dira si ces éclipses ont été observées dans une période concordant à des événements historiques qui changèrent la vie des habitants de Rapu Nui, pour que l’on soit en mesure de se prononcer sur l’hypothèse du déterminisme des éclipses dans la croyance pascuane, voire de l’ensemble des Polynésiens d’autrefois. »

Louis Cruchet, Pt de l’association d’ethnoastronomie C.I.E.L. (C.I.E.L., B.P. 11218, Mahina)

Article paru dans Les Nouvelles

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