Eclipse Solaire à Tahiti en Polynésie française, 11 juillet 2010

Countdown to Eclipse

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Peut-être à cause de la rareté de ses apparitions, le recours au phénomène de l’éclipse est peu fréquent dans les réalisations cinématographiques.

Le mot éclipse apparaît parfois dans le titre de l’œuvre. Il peut alors désigner le phénomène dans sa réalité concrète, et marquer de son empreinte le cadre spatio-temporel du récit, et sa symbolique. Parfois il est une métaphore illustrant le caractère ambigu d’un personnage ou d’une situation.

Rencontres marquantes dans le cinéma classique

Antonioni réalise en 1962 « l’Eclipse ». Ce film devenu un classique exprime  l’incommunicabilité entre les êtres dans le monde moderne. Il met en scène Vittoria (Monica Vitti), une jeune femme inquiète et indécise, ayant une vision poétique du monde, en décalage avec son environnement familial et social. Alors qu’elle vient de rompre avec son fiancé et qu’elle quitte un cadre de vie confortable mais oppressant elle engage une liaison avec Piero (Alain Delon), un agent de change qui est son total opposé. Cette relation fait naître des sentiments complexes.

Ci-dessous une scène dans laquelle  Vittoria dont le visage est maquillé de noir danse sur des rythmes africains.

A voir aussi dans les extraits suivants les angles de vue adoptés par Antonioni pour exprimer l’isolement des individus dans un paysage urbain déserté. La scène finale est une référence patente à l’éclipse.


Michelangelo Antonioni’s L’eclisse (1962)

En 1961, le réalisateur Richard Fleischer profite de la survenue d’une éclipse en Toscane où il tourne les scènes de crucifixion de son film Barabbas. Il intègre le phénomène comme une des manifestations surnaturelles entourant l’agonie du Christ.

Le phénomène ajoute une intensité dramatique à ce film, dont le contenu symbolique et religieux se trouve renforcé. En outre, l’évolution du personnage de Barrabas tout au long du récit renvoie également aux différentes étapes de l’éclipse. Selon les Evangiles, ce dernier est un meurtrier et un voleur, dont le destin se trouve subitement lié à celui de Jésus Christ ; Lorsque la population, influencée par Ponce Pilate choisit de gracier Barrabas, condamnant ainsi le Christ à mort, Barabbas éclipse en quelque sort la lumière qu’il représentait. Marqué par cet épisode, se reconstruit progressivement, passant de la noirceur à la lumière.


Le réalisateur russe Alexandre Sokurov dans « Les jours de l’éclipse » raconte comment un jeune médecin abandonnant tout pour soigner les habitants d’un bourg perdu d’Asie centrale, tente de s’implanter dans un milieu sauvage et inconnu. Il rencontre un univers hostile où règnent la peur, la haine et la mort.

Voici ce qu’en dit la critique :

« Le plus beau film de Sokourov. Il magnifie un corps, quasi divin, d’acteur-danseur. Il donne à voir une ville pleine de bruits et d’ondes, de manifestations, de phénomènes étranges. Les séquences sont séparées entre elles par des plans très larges de cette ville comme infestée par le soleil. Une ville d’or, ruisselante, étouffante. Et dont le bruit est sans cesse présent – cette radio qui donne des nouvelles de ce qu’il se passe, et dont on ne parvient jamais à trouver la fréquence. »

Ectoplasmes et vampires dans la culture populaire

Certaines productions plus récentes scénarisent sur l’aspect surnaturel et menaçant du phénomène. Certaines figures empruntées à des mythes ou des contes anciens, tels que les vampires ou les revenants sont alors utilisées.

Dans le film « Vampires 3 : La dernière éclipse du soleil » de Marty Weiss, sorti en 2005,  on assiste aux mésaventures d’un jeune kickboxer américain aux prises avec Kiran, un guerrier vampire assoiffé de sang humain.

Dans « The Eclipse » de Conor Mc Pherson, le personnage principal voit sa vie perturbée par l’arrivée récente d’un romancier d’épouvante dans son village de la côte irlandaise. Alors qu’il vient de perdre sa femme, il est hanté par des cauchemars et croit voir des fantômes.


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