Eclipse Solaire à Tahiti en Polynésie française, 11 juillet 2010

Countdown to Eclipse

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Dans la plupart des civilisations ou cultures anciennes, les éclipses de lune ou de Soleil ont été le support de récits mythologiques ou religieux. Ces derniers nous révèlent que parmi les nombreux thèmes qui y sont développés, celui de l’oralité est une constance. Il se traduit par des scènes de dévoration ou de déglutition d’un astre par un autre, par un dieu,  un démon ou un animal.

Pour de nombreux peuples, les éclipses de Lune et de Soleil s’expliquaient par l’extraordinaire appétit d’un animal sauvage ou imaginaire dévorant l’un ou l’autre de ces deux astres. (Source: CNES)

C’est en Chine est près de 2000 ans avant notre ère qu’est répertoriée la première éclipse. Pour les sujets de l’empereur elle est une manifestation de l’appétit d’un chien ou d’un loup  mythique qui errait dans le ciel pour dévorer les astres.

La croyance populaire, encore en vigueur dans les contrées les plus reculées du pays, poussait les habitants à sortir à l’heure dite bardés de gongs, crécelles et autres instruments retentissants afin de chasser l’animal céleste qui tentait de boulotter le Soleil ou la Lune. Jusqu’à la fin de la dernière dynastie impériale (les Qing, en 1911), ce vacarme rituel était pratiquement obligatoire. Des semaines à l’avance, les mandarins recommandaient à tous de participer à cette cérémonie en se basant pour leurs calculs sur le calendrier (lunaire) impérial. Des affiches intitulées «Sauver le Soleil et la Lune» étaient placardées devant les yamen (bureaux des préfets impériaux). L’armée était également appelée à participer au tapage rituel par régiments entiers. L’efficacité de ce chambard liturgique était inévitablement confirmée par le fait que le «chien céleste» lâchait sa proie une fois l’éclipse accomplie. L’autorité de l’empereur, le «fils du ciel», s’en trouvait confirmée. (Source: Libération)

Et encore,

En chinois, le mot éclipse se dit  » shi  » qui signifie aussi  » manger « . En Chine et dans plusieurs autres pays d’Asie, l’animal dévoreur se présentait sous les traits d’un dragon. En effet, le plus souvent l’animal qui dévore le Soleil ou la Lune est effrayant ou fascinant pour les peuples dont est issu le mythe.

Ainsi, le même récit se retrouve en Sibérie avec un vampire, au Paraguay avec un jaguar et au Vietnam avec une grenouille géante. En Scandinavie, deux loups se partageaient le festin l’un dévorant la Lune et l’autre le Soleil.(Source: CNES)

Dans les autres civilisations

On voit chez les Polynésiens qu’une éclipse du soleil ou de la lune était attribuée à la colère du dieu Ra’a-mau-riri qui avait aurait alors avalé l’astre. (Teuira Henry, Tahiti aux temps anciens).

Pour les Incas qui vouent un véritable culte au Soleil, lui dédiant temps et rituels, les éclipses étaient source de terreur.

Selon la culture populaire, les éclipses de Lune ont lieu lorsque cet astre, plongé dans un sommeil trop profond, sort de son chemin habituel et risque de tomber, de se perdre ou d’être mangé par un monstre affamé. Pour éviter une telle catastrophe, les Incas font le plus de vacarme possible en battant les chiens, les enfants, les casseroles, les tambours, afin de réveiller la Lune. Lors d’une éclipse de Soleil, Int, Dieu du Soleil et fils de Viracocha, serait dévoré par un monstre céleste : un Puma. (Source: wikipedia)

Pour les Mayas, le félin est un jaguar appelé « Soleil noir ».

Tradition orale et l’éclipse dans les récits africains

Certains récits de tradition orale font de la périodicité et de la durée de l’éclipse le sujet principal du récit. Le phénomène n’est plus qu’une interprétation symbolique, mais également un outil narratif pour le conteur. La légende ci-dessous explique ainsi la durée d’une éclipse de Soleil ainsi que la périodicité de ce phénomène.

Dans la région du Zambèze, on raconte que la Lune voulant à tout prix être le plus bel astre du Ciel, fut jalouse à l’idée que le Soleil avec ses plumes d’or, pouvait être plus beau qu’elle. Elle décida donc de lui voler ses plumes d’or pendant la nuit, mais trois petites étoiles furent témoins de la scène et, au petit matin, allèrent prévenir le Soleil. Ce dernier, très vexé, alla trouver la Lune et lui jeta une poignée de boue au visage avant de récupérer ses plumes. La Lune eut beau se laver et se frotter, elle ne put enlever les traces de boue et resta tachée pour toujours. Dix années plus tard, elle se vengea en jetant la boue de son visage sur le Soleil, qui mit deux heures pour s’essuyer complètement. Depuis lors, la Lune continue de guetter le Soleil avec de la boue et arrive à le surprendre tous les dix ans environ. Les Africains de cette zone, inquiets, pensent à chaque fois que l’astre doré est perdu pour toujours, mais heureusement, à chaque fois il réapparaît. (Source: wikipedia)


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